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Les athlètes en tant qu'ambassadeurs culturels et modèles contribuant à façonner les valeurs et les normes de la société

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Les athlètes en tant qu'ambassadeurs culturels et modèles contribuant à façonner les valeurs et les normes de la société

J'ai remporté la première médaille d'or olympique individuelle de l'Inde.

Venant d'un pays qui compte plus d'un milliard d'habitants, on pourrait imaginer que cela définirait mon identité. Au départ, je pensais quece serait le cas. Je serais toujours connu des autres, et moi-même, comme le médaillé d'or olympique. Le sentiment que j’ai aujourd’hui est bien différent. Bien sûr, c'est un exploit dont je suis fier, mais ce n'est pas ce que je suis.

Mesdames et Messieurs, c'est un privilège d'être ici pour vous parler d'un sujet qui me passionne et qui est profondément personnel. Quels sont les différents rôles sociaux que jouent les athlètes de haut niveau ? Que pouvons-nous faire pour les aider à jouer ces rôles ?

Lorsque nous regardons autour de nous, nous constatons que le monde évolue rapidement dans de nombreux domaines. L'intelligence artificielle, les progrès de la médecine, les nouveaux processus d’entreprises et de systèmes de gouvernance en font partie. Beaucoup de choses ont évolué depuis l'instauration des Jeux Olympiques modernes. Pourtant, le sport et ses valeurs ont conservé leur pertinence et leur attrait universels.

Il ne fait aucun doute que les athlètes d'élite ont joué un rôle important, constant et cohérent tout au long de ces évolutions et révolutions. Ils tentent, par leurs efforts et leurs expériences à élargir les capacités humaines et notre compréhension commune de nous-mêmes. Chaque fois que nous avons l'impression d’avoir atteint une limite, il y a des sportifs dans le monde entier qui s'efforcent de la redéfinir. Les athlètes sont également des modèles pour les valeurs du mouvement olympique et sportif. Ces valeurs - l'excellence, l'amitié et le respect - constituent la pierre angulaire de l'esprit olympique et reflètent les vertus plus larges et universelles que le sport peut inculquer à l'humanité. Leur pertinence durable témoigne du mouvement sportif qui a été construit et entretenu par la curiosité, le collectivisme et la croyance dans le rôle du sport dans nos vies.

J'ai commencé mon intervention en disant qu'aujourd'hui, ma médaille d'or ne définit pas qui je suis. Pourquoi est-ce que je dis cela ? J'aimerais partager quelques-unes de mes expériences et de mes perspectives. J'espère qu'à travers mon histoire, je pourrai susciter plus de réflexion et de compréhension sur les nombreux rôles que les athlètes peuvent jouer dans notre monde.

Enfant, j'avais du mal à faire du sport. J'étais en sur poids et je n'aimais pas l'activité physique. Chaque fois que j'essayais de faire du sport, je me sentais maladroit et pas à ma place. Puis j'ai trouvé un sport qui me convenait bien : le tir. Ce sport n'exigeait pas beaucoup de mouvements, il suffisait de rester immobile. Cela m'a permis de pratiquer plus facilement ce sport que j’ai  commencé à apprécier. J'étais attiré par son caractère extrêmement individuel. Je devais assumer mes succès comme mes échecs. Ce sport a fait de moi une sorte d'explorateur - de moi-même, de mon corps, de mon esprit et de mes émotions. Ce faisant, j'ai l'impression d'avoir appris à vivre une vie consciente.

Le tir était mon sport, un sport individuel, et pourtant, tant de personnes ont participé à mon parcours. Ily a eu mon premier entraîneur, le colonel Dhillon.  Le colonel était très réticent à l'idée de m'entraîner, car il pensait que les personnes issues d'un milieu privilégié n'avaient ni le désir ni la capacité de travailler dur. J'ai dû écrire une lettre pour le persuader de m'entraîner. Le colonel m'a beaucoup appris sur l'éthique du travail, sur le fait de donner le meilleur de soi-même et sur la pureté de la poursuite. J'espère qu'il pense que son investissement en moi en valait la peine, et que cet athlète a été capable de respecter les mots de la lettre que ce jeune garçon lui a écrite.

À l'époque, Jaspal Rana était notre plus grande étoile filante. Jeune garçon, je me souviens m'être réveillé à l'aube en 1996 pour le voir défiler lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'Atlanta. Ses exploits m'ont inspiré. Mes parents ont également joué un rôle important à ce stade. Ils m'ont beaucoup appris sur la persévérance et sur la façon de faire face à l'adversité. Au fur et à mesure que je trouvais un sens à ma vie, il semblait que mon entourage trouvait de la joie et du sens à me soutenir.

Lorsque j'étais àl'internat, mon père m'écrivait des lettres pour essayer de m'inciter à faire du sport, en me disant que cela m'aiderait dans la vie grâce à des avantages tels que le travail d'équipe, l'endurance et la persévérance. Quand j'y repense, c'était ma première introduction aux valeurs olympiques !

Les premiers résultats des compétitions de tir m'ont donné des encouragements précieux. J'ai senti que la réussite sportive internationale était un rêve qui en vaut la peine. J'étais toujours un explorateur, mais aussi un rêveur. L'ampleur de ma quête avait été multipliée. J'entrais dans la phase égoïste d’auto-développement de ma carrière - j'étais le centre de la vie de tous les autres et aussi le seul centre d'intérêt de la mienne.

Il est important de laisser aux athlètes l’occasion d'être égoïstes. La phase égoïste contient des éléments précieux et il faut l'accepter et faire preuve d'humilité pour comprendre ce que cela signifie. Cette phase m'a aidé à rester concentré sur mon objectif, qui est d'essayer d'être le meilleur au monde. Elle m'a aidé à rester fidèle à mes objectifs et honnête envers eux, quels que soient les revers. Elle m'a aidé à me relever chaque fois que je tombais. Encore une fois, de nombreuses personnes ont joué un rôle dans cette phase - les entraîneurs qui m'ont mis au défi, les concurrents qui m'ont poussé et mes parents et ma famille qui m'ont soutenu quoi qu'il arrive.

Un moment décisif s'est produit en 2004, lors des Jeux Olympiques d'Athènes, où j'ai dû faire face à ce qui semblait être mon plus grand échec lors de la finale de tir. Alors que je quittais l'arène et que j'avais l'impression que mon monde s'écroulait, un volontaire anonyme s'est approché de moi et m'a consolé. Athlète olympique et volontaire olympique, liés par l'empathie.

Mon échec à Athènes a suscité un profond changement dans ma relation avec le sport. Je ne me suis plus fixé uniquement sur les résultats, mais j'ai embrassé le voyage, trouvant mon épanouissement dans la recherche continue de l'amélioration et la culture de l'estime de soi.  Explorateur, rêveur et maintenant philosophe. Voilà ce que fait le sport à un athlète.

Mes entraîneurs et mes mentors parlaient toujours du processus. Mais en fin de compte, l'apprentissage se fait par l'expérience. Il faut le vivre pour y adhérer vraiment. Ce changement était important pour rester motivé chaque jour. Pour trouver l'énergie de se présenter chaque jour.  Pour trouver l'enthousiasme chaque jour. J'ai été ému par la citation que j'ai vu écrite sur les murs du centre d'entraînement olympique de Colorado Springs, où je m'entraînais : "Ce n'est pas tous les quatre ans, c'est tous les jours". Je vous ai dit que j'étais devenu philosophe.

Comprendre l'échec total m'a aidé à rester curieux, à garder les pieds sur terre, à explorer et à m'engager dans les rituels quotidiens du sport. Le résultat ne me procurait aucune joie et je devais trouver la joie dans le quotidien. Mes entraîneurs et mes guides ont joué un rôle crucial en me permettant de garder l'équilibre, l'espoir et la positivité malgré mon sentiment de désespoir et de négativité. Mon entraîneur, Uwe, a été mon plus féroce critique, mais aussi celui qui croyait le plus en moi lorsque j'étais au plus bas. Après Athènes, il m'a écrit une lettre dans laquelle il prédisait que je gagnerais aux championnats du monde en 2006 et aux Jeux Olympiques en 2008. L'entendre de sa bouche à ce moment-là m'a énormément encouragé. La réalisation de cette prédiction a donné raison à notre relation.

Le détachement par rapport aux résultats a conduit à l'attachement aux petits détails. Il s'agissait de faire preuve d'adaptabilité. Cela m'a beaucoup appris sur la flexibilité de l'état d'esprit et l'acceptation. Ça m'a appris la vie - que les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait, mais qu'il faut accepter, aller de l'avant et réessayer. Ceci dit, malgré les échecs, j'ai aussi réussi à bien deségards. Il était important de le reconnaître. C'est ainsi que s'est amorcé le changement. J'ai commencé à éprouver dela joie dans le processus. Je n’avais pas réalisé que cette phase allait me définir, ainsi que ma réaction à mon propre parcours vers la médaille d'or.

Mon parcours dans le sport a commencé par une quête de notoriété, alimentée par l'attrait de la célébrité et le prestige lié à la réussite athlétique. Lorsque j'ai remporté la médaille d’or olympique, j'étais moins enthousiaste que je ne l'aurais cru. Oui, il s'agissait d'une remière médaille pour l'Inde et cela signifiait beaucoup pour mon pays et mes compatriotes. Je me souviens qu'en montant dans un taxi à Mumbai, le chauffeur s'est tourné vers moi et m'a dit que lui et sa famille étaient très fiers de mon exploit. Cela m'a fait comprendre qu'en tant qu'athlètes, nous pouvons apporter de la joie aux autres simplement en faisant bien ce que nous sommes censés faire. Les petits incidents de ce genre sont mémorables.

Ma réussite olympique aégalement signifié beaucoup pour les personnes qui m'étaient chères - mes entraîneurs, mes parents et mes supporters. Cela a procuré aux athlètes indiens le sentiment de confiance en eux-mêmes que je vois grandir de jour en jour - les sentiments envers ces athlètes étant passés de la raillerie à l’attente d’une médaille,  il est satisfaisant de voir la confiance avec laquelle mes collègues athlètes indiens se rendent aux Jeux Olympiques. Pour moi, atteindre la gloire olympique a été une satisfaction et une expérience profondément personnelle, mais ce qui m'a rendu le plus fier, c'est que je savais que j'avais fait tout ce que je pouvais humainement pour me préparer à ce moment. L'explorateur, le rêveur et le philosophe s'étaient unis au moment le plus important.

J'ai traversé les vallées et les sommets de ma carrière sportive. Après mon couronnement en tant que champion olympique, ma relation avec le sport a subi une nouvelle métamorphose. Au début, le poids de l'exploit était écrasant. La nature humaine est telle qu'une fois que vous gravissez un sommet, vous voulez passer au suivant. Cela vous met sur la défensive. Mais j'ai appris que je devais d'abord descendre avant d'essayer de gravir un autre sommet. Cela demande beaucoup d'énergie. J'ai également réalisé qu'il s'agissait d'une quête très personnelle et qu'elle pouvait être difficile à comprendre pour les autres, et c'était bien aussi. Or, pour moi, il s'agissait de faire ce que j'avais sous mon contrôle : essayer de garder une perspective et de continuer.

Ce que je recherchais désormais n'était pas une validation externe mais quelque chose de plus personnel. Je me souviens de ma dernière séance d'entraînement de l'année, le 31 décembre. Je devais terminer par 100 sit-ups. Mon entraîneur s'est trompé dans le compte et m'a dit que j'avais terminé. J'ai répondu que ce n'était que 95 et j'en ai fait 5 de plus pour terminer l'année. C’était bien d'être devenu la personne qui ne prendrait aucun raccourci. En fait, je suis aussi fier de ce moment que de tout autre de ma carrière.

D’abord à la dérive, j'ai redécouvert mon but dans le simple plaisir de perfectionner mon art à huit clos. C'est pendant les moments solitaires de l'entraînement que je me suis lancé dans une quête de découverte de moi-même, repoussant les limites de mes capacités avec une curiosité insatiable. Le petit explorateur que le colonel Dhillon entraînait en plein air était de retour. Désormais, avec de nouveaux pâturages à explorer et de nouvelles facettes de moi-même à examiner. J'ai participé à deux autres Jeux Olympiques, revenant sans médaille mais avec un sentiment de respect de moi-même plus profond que jamais.

La recherche de l'excellence est au cœur du parcours de tout athlète de compétition. Mais la motivation de l'athlète ne se limite pas à surpasser ses concurrents. Il s'agit aussi de dépasser continuellement son niveau personnel, de repousser les limites du potentiel humain. C'est une quête qui transcende l'individu, inspirant un effort collectif parmi les athlètes et les nations qu'ils/elles représentent.

Comment puis-je oublier l'épreuve de tir où j'avais oublié d'apporter des munitions pour la finale, alors que je me suis dirigé vers mon tireur voisin, que j’ai emprunté ses munitions et que j’ai gagné l'épreuve !

Après avoir pris ma retraite du sport de compétition en 2016, ma passion pour l'arène athlétique a perduré, bien que sous une forme différente. Pousser par le désir de responsabiliser la prochaine génération d'athlètes, j'ai cherché des moyens de contribuer de manière significative au paysage sportif. Cela allait de l'engagement actif dans la formulation de politiques sur des questions telles que la gouvernance et la santé mentale des athlètes à la mise en place d'installations de pointe dans le domaine des sciences du sport en Inde. Je voulais contribuer au développement des athlètes dans le pays dans un domaine où j'avais l'impression qu'il y avait une grande lacune. Je voulais promouvoir une culture de l'excellence et de l'innovation et partager les enseignements de mon propre parcours. Cette phase m'a donné une nouvelle raison d'être : pouvais-je désormais jouer un rôle important dans la phase d'égoïsme d'autres athlètes, en passant le relais en quelque sorte ?

Il s'agissait égalementde la volonté d'apporter une contribution significative et de construire une carrière en dehors du terrainde jeu.

Sur le plan personnel, ma vision du monde a changé et ma plus grande joie a commencé à venir de ce que je faisais pour les autres. Ma vision de la vie et de son but a également changé. J'ai pris conscience que, même si nous accomplissons de grandes choses en tant qu'athlètes, nous ne sauvons pas vraiment des vies et qu'il nous incombe de redoubler d'efforts pour contribuer aux sociétés qui ont soutenu notre quête. À qui beaucoup est donné, on doit beaucoup attendre.

À la base de tout cela, je voulais que les autres sachent que, peu importe le talent des champions olympiques, nous avons tous nos vulnérabilités et nos limites. Personne n'est surhumain. Il s'agit d'essayer. Essayer chaque jour pour devenir meilleur qu'hier.  

Ces dernières années, ma relation avec le sport a évolué une fois de plus, dépassant l'ambition personnelle pour embrasser une vision plus large. Je perçois désormais l'impact profond du sport au-delà de la simple compétition, reconnaissant sa capacité à façonner les individus, à inculquer le caractère aux jeunes, agissant comme catalyseur du changement social. Qu'il s'agisse de promouvoir l'inclusion, d'encourager des modes de vie plus sains ou de nourrir un sens de la communauté et de la solidarité, j'ai été touché par le potentiel de transformation du sport, tant au niveau individuel que collectif. Travailler en partenariat avec l'un de mes plus féroces rivaux dans l'arène du tir pour soutenir certains membres de l'équipe olympique des réfugiés a été une expérience émouvante. J'ai vu comment le sport a changé leur vie. Il les a fait sourire. Il leur a donné un sens. Il m'a changé également, m'a fait sourire et m'adonné un sens.

Il est devenu évident pour moi que le chemin vers l'excellence est éclairé par plus que les médailles et les records. Il est également pavé de liens d'amitié que les athlètes nouent au-delà des frontières, des cultures et des idéologies. Ces liens, fondés sur la compréhension et le respect mutuels, transforment des concurrents acharnés en compagnons pour la vie et font de l'arène sportive un espace d'unité mondiale. Je crois que le respect va au-delà du respect des règles du jeu ou du jugement des arbitres - il s'étend à un profond respect de soi-même, de ses adversaires et des diverses cultures qui convergent aux Jeux Olympiques. Ce respect favorise un environnement dans lequel les athlètes ne se contentent pas de concourir, mais célèbrent également l'esprit de la diversité et du potentiel humains.

Cela m'a incité à réfléchir plus profondément à la manière dont je pouvais contribuer à la société par le biais du sport. J'ai appris qu'il n'y a pas de plus grande joie dans la vie que de faire des choses pour les autres, d'être un catalyseur, de faire des choses de manière désintéressée. J'ai également compris le véritable pouvoir des cinq anneaux et du Mouvement olympique, qui va bien au-delà des deux semaines de compétition sportive. J'ai commencé à participer activement à des projets tels que le réseau des forêts olympiques et le programme d'éducation aux valeurs olympiques (PEVO), qui ont été des expériences réjouissantes.

En deux ans environ, le PEVO a réussi à toucher plus d'un quart de million de jeunes esprits dans seulement deux États indiens et à transmettre les valeurs intemporelles de l'Olympisme grâce aux efforts dévoués de 750 éducateurs formés. Le programme encourage l'activité physique tout en augmentant la participation des élèves et contribue à faire évoluer les mentalités pour aider les communautés à réaliser que le sport est aussi essentiel à leur vie que l'apprentissage en classe. Je suis fier de dire que, grâce à son intégration dans le programme scolaire, le PEVO contribue à transformer plus de 350 écoles publiques en centres de communautés d'apprentissage actives et engagées.

Il a également permis aux professeurs d'éducation physique d'être respectés, comme ils se doit, au sein de l'école et de la communauté et a donné lieu à des moments particuliers, par exemple lorsque des garçons sont passés de n’avoir jamais fait de sport avec les filles à les sélectionner comme capitaines de leur équipe de football mixte.

Je vois maintenant l'opportunité d'aider d'autres personnes à considérer le sport et son potentiel sous un angle différent, à comprendre comment le sport peut réellement aider à construire la communauté, la solidarité et la compréhension. Le sport d'élite n'est qu'un des nombreux piliers qui soutiennent ce voyage. D'une certaine manière, chaque phase de mon parcours a été marquée par une évolution significative, soulignant les bienfaits durables du sport dans la formation non seulement des athlètes, mais aussi de communautés entières, de leurs perceptions, de leur identité et de bien d'autres choses encore.

On nous répète sans cesse que les carrières sportives sont dures et courtes. Doivent-elles l'être ? Si nous adoptons une vision plus large de la carrière sportive, nous pouvons aller au-delà du rôle transactionnel, peut-être par défaut, des athlètes en tant que concurrents et vainqueurs. Si la valeur de la vie d'un athlète ne peut être évaluée qu’au cœur de la compétition, nous pouvons penser qu'il n'a qu'une seule histoire à raconter et qu'un seul tour àjouer, encore et encore. Mon expérience a été différente, et je sais qu'elle n'est pas isolée. Nous avons tous beaucoup de choses différentes à offrir aux autres, à nos sociétés et au monde. Les athlètes ne sont pas différents.

En tant qu'ambassadeurs des valeurs d'excellence, d'amitié et de respect, les athlètes incarnent l'esprit des Jeux Olympiques dans chaque sprint, chaque saut et chaque course. Ils portent le flambeau de ces idéaux, non seulement dans leurs performances, mais aussi dans leur comportement en dehors du terrain, influençant les communautés et inspirant la prochaine génération.

Je pense donc que les environnements sportifs doivent être plus que de simples arènes de compétition; ils doivent être des terrains d'épanouissement qui cultivent ces valeurs à chaque phase du développement d'un athlète. De la base aux plus grandes scènes comme les Jeux Olympiques, le développement de ces valeurs garantit que l'héritage du sport en tant que vecteur de changement positif se perpétue. En promouvant ces valeurs, le sport peut continuer à offrir de l'espoir, à favoriser la solidarité et à renforcer le tissu de la société mondiale. Grâce à ces valeurs durables, le sport reste un puissant catalyseur pour l'amélioration de l'humanité.

Les athlètes changent notre façon de vivre, nos aspirations et notre perception de nous-mêmes et des autres. Eux-aussi changent, vivant plusieurs vies au cours d'une même existence, chacun offrant quelque chose d'unique à la société, mais seulement si nous pouvons voir les dons qu'ils portent et rester ouverts à leurs contributions. Nous devons évidemment constamment réfléchir à la manière de permettre aux athlètes de mener une carrière sportive enrichissante. Réfléchissons également à la manière de leur permettre de vivre une vie enrichissante.

Les athlètes sont les plus grands atouts des organisations sportives et il doit y avoir un moyen de s'engager continuellement dans les différentes phases de la vie des athlètes au-delà de leurs jours de jeu. D'après mon expérience, cet investissement sera largement rentabilisé.  

Quant à moi, lorsque j'observe les sourires et la détermination des jeunes qui s'adonnent au sport, cela me rappelle mes propres moments sur le podium. Tout au long de leur parcours, ils deviennent plus confiants, plus empathiques et plus responsables - des qualités qui font d'eux des individus plus sains et des membres de la communauté plus solidaires. Tout comme une médaille élève un athlète, le sport élève ces jeunes esprits, en leur apprenant de précieuses leçons de vie. C'est un don continu, et le voir se développer est aussi gratifiant que n'importe quel championnat que j'ai pu remporter.

Je vous remercie !

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